29 mars 2008
L'histoire des KORNANDONS
Créatures réincarnées, originaires, semble-t-il, de Saint-Michel-en-Grève et condamnées par une puissance inconnue à une longue pénitence, ils sont dotés de pouvoirs plus ou moins magiques: ils peuvent quelquefois se grandir à la taille humaine ou, pour disparaître, se rapetisser à celle d'un insecte. On les dit méchants, et ils ont la mauvaise habitude d'exciter les tempêtes. Ils se cachent pendant le jour ; on ne les voit pas, mais on les entend souvent remuer. On les représente quelquefois recouverts de goémon. Ils sont d'ailleurs malins, d'une vivacité et d'une agilité surprenante. Impossible de mettre la main sur eux. Pour les chasser, il suffit d'avoir sur soi un bâton de charrue, nommé " baz-an-arar ". Il s'agit en fait d'une petite fourche de bois servant au nettoyage du soc de la charrue. Une fois le soleil couché, on se garde bien d'approcher de leur retraite. Ils ont le pouvoir de se rendre invisible et de comprendre le langage des oiseaux. Il ne se tient d'ailleurs pas une conversation dans la paroisse de Saint-Michel-en-Grève, qu'ils ne connaissent, si le vent vient à la surprendre.
Un des grands divertissements des Kornandoned est de danser (la danse des Kornandoned) la nuit au clair de lune, sur la grève ou sur les gros galets placés à l'entrée de leur grotte en faisant beaucoup de bruit avec leurs pieds.
On raconte que les Kornandoned sont contraints de rester sur terre en chantant chaque nuit inlassablement les noms des premiers jours de la semaine, ayant oublié les autres (à savoir le samedi et le dimanche), jusqu'à ce qu'un chrétien les leur apprenne. Il faut savoir que le mercredi est leur jour férié. Le samedi et le dimanche sont des jours néfastes pour eux, c'est pourquoi ils se gardent bien de les rajouter dans leur chant.Un des grands divertissements des Kornandoned est de danser (la danse des Kornandoned) la nuit au clair de lune, sur la grève ou sur les gros galets placés à l'entrée de leur grotte en faisant beaucoup de bruit avec leurs pieds.
Nous ne savons, en fait, pas grand chose d'autre sur les Kornandoned. Si l'on s'en rapporte à la tradition, ces Kornandoned voient les générations se renouveler, les siècles se succéder, et eux sont immuablement toujours les mêmes, puisqu'on affirme qu'ils ne meurent pas. Il y a fort longtemps, on les voyait souvent le soir à la lisière des bois sombres qui entouraient Saint-Michel-en-Grève, au milieu des bruyères désertes ou au sommet des rochers qui surplombaient la lieue de grève. Ils vivaient en paix et en harmonie avec les êtres humains de l'époque. Leur demeure se trouvait sous les menhirs que l'on respectait. On les aimait bien et ils rendaient d'énormes services à cette époque. On les utilisait souvent pour retrouver les vaches égarées. On les disait inoffensifs, serviables et bons. Ils rendaient de grands services dans les fermes. Un bon Kornandon dans une ferme était un trésor. On laissait même de temps en temps une crêpe à leur intention. Une coutume voulait qu'on leur laisse le samedi soir, la dernière crêpe qui s'appelle " ar grazen " (la grillée). Toute petite et faite avec le reste de la pâte, celle-ci était réservée aux Kornandoned. Ces derniers redoutaient le froid et ne sortaient donc guère de leurs caches souterraines pendant l'hiver
Certains anciens habitants de Saint-Michel prétendent que l'on trouve encore aujourd'hui des Kornandoned à Beg-ar-Fom. Mais ils sont méchants et espiègles. Et ceci est dû à l'ingratitude et à la méchanceté humaine. Il s'agirait d'espèces ayant vécu sous les menhirs anciennement situés à Saint-Michel-en-Grève (Parc Pelven, Parc Peuleven,..) et détruits sans ménagement par la main ravageuse de l'homme soumis à un productivisme forcené, qui ne croit ni en Dieu, ni en l'homme, mais seulement à l'argent. Ces Kornandoned estiment que leurs bons services ont été mal payés en retour. Ils aimaient vivre en paix sous ces menhirs où ils purgeaient leur peine tout en se sentant en sécurité, loin des dangers de la mer. De nos jours, leur humeur morose et leur méchanceté envers les humains viendraient de l'amertume de leur expulsion et de leur exil dans cette grotte de Toul Farouguel, mais ce n'est qu'une hypothèse parmi tant d’autres.